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Actu-Environnement

Grand tétras dans les Vosges : le lâcher autorisé mais attaqué en justice

Biodiversité  |    |  L. Radisson

Par un arrêté (1) du 16 avril, la préfète des Vosges a autorisé pour une période de cinq ans l'introduction dans le milieu naturel de 200 spécimens de grands tétras, espèce au bord de l'extinction dans le massif vosgien. Ce projet, piloté par l'État et animé par le parc naturel régional des Ballons des Vosges, prévoit la capture de 40 oiseaux par an en Norvège, sachant que la population de grands tétras norvégiens est estimée à 200 000 individus. Les premiers lâchers sont prévus ce printemps dans le massif du Grand Ventron et pourraient être élargis ensuite à deux autres massifs en fonction des premiers résultats.

Cette décision fait suite à des consultations locales et à une consultation publique organisée au cours du mois de mars sur un projet révisé à la suite d'avis défavorables, rendus en janvier 2023, par le conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) et le Conseil national de protection de la nature (CNPN). Les avis émis lors des nouvelles consultations sont très variables, explique la préfecture. « Si certains acteurs estiment que cette opération est vouée à l'échec étant donné les effets du changement climatique sur le massif et la dégradation des habitats vosgiens, d'autres estiment que c'est une opération qui doit être tentée pour sauver l'espèce de l'extinction et qu'elle apportera un nouvel élan pour la préservation de la biodiversité du massif. Le coût de l'opération est également questionné. » Une facture qui s'élève à 580 000 euros par an les deux premières années, comprenant toutefois des mesures d'accompagnement qui devraient être réalisées avec ou sans renforcement de l'espèce. Sur le plan quantitatif, les résultats de la consultation publique paraissent toutefois plus tranchés : 811 contributions sont défavorables sur les 957 recueillies.

Les associations de protection de la nature sont elles-mêmes divisées sur le sujet, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et Alsace Nature y étant favorables, sous réserve de l'adoption de mesures d'accompagnement renforcées. D'autres associations (Lorraine Association Nature, Oiseaux Nature, Lorraine Nature Environnement, Flore 54) ont manifesté leur opposition lors de la consultation. Après la décision de la préfète favorable au lâcher, Oiseaux Nature, accompagnée de quatre autres associations (2) vosgiennes, a déposé deux recours : un référé suspension devant le tribunal administratif de Nancy et un recours devant les autorités norvégiennes en vue de suspendre la capture des oiseaux.

1. Télécharger l'arrêté préfectoral
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-43927-arrete-lacher-grand-tetras-vosges.pdf
2. SOS Massif des Vosges, Vosges Nature Environnement, Avenir et patrimoine 88, Paysage Nature et patrimoine de la montagne vosgienne

Réactions12 réactions à cet article

Les associations se disputent la manne nourricière en profitant des recommandations du CNPN
Le CNPN et constitué par un ensemble de vieillard pseudo scientifique à la retraite qui ont publié à cette recommandation à propos de la protection du loup, que je vous laisse interpréter comme étant scientifique ou idéologique selon la sensibilité des lecteurs envers la nature:
Extrait : 7- Si des mesures sont naturellement souhaitables pour améliorer les conditions de vie des éleveurs et des bergers, elles ne doivent pas permettre une intensification de l'élevage, ni d'«équiper» la montagne.
Mon interprétation personnelle devant une recommandation tellement incompréhensible et ambiguë que l'on croirait une justification pour la rémunération de ces braves "scientifiques protecteur de la nature":
- Laissons donc ce rôle "d'équiper la montagne" aux stations de skis avec canons à neiges, routes d’accès, bétonisation à outrance, tondeuses au gaz-oil (les brebis n'étant plus là pour tondre la pelouse puisque le berger ne peut pas s'équiper pour les protéger). N'oublions pas les eaux et forêts pour en tirer du bois énergie grâce aux innombrables pistes qui saignent la montagne et le paysage...Et pourquoi ne pas y mettre des hôtels 4* pour accueillir les riches touristes qui pourront piétiner à outrance nos pâturages abandonné?.
Au fait, pastoralisme et grand tétra font bon ménage contrairement aux loups.

ouragan | 23 avril 2024 à 09h36 Signaler un contenu inapproprié

On comprends ceux qui sont pour, mais ceux qui sont contre, quels sont leurs arguments?

jmf | 23 avril 2024 à 09h42 Signaler un contenu inapproprié

JMF, Ceux qui sont contre sont ceux qui ont été pour le retour du loup. Ce sont ceux qui sont adeptes du réensauvagements de nos ruralités à n'importe quel prix. Ce sont ceux qui sont persuadés de détenir la vérité, ceux qui vivent la nature par procuration.
"L’écologie n’existe que par la finance. L’idéologie de l’UICN est que tout s’achète, tout se vend y compris la nature".
Les enjeux concernant la protection des zones riches en biodiversités sont obscurs et néfastes.
"Pour créer les parcs nationaux africains, on en a chassé les peuples autochtones : l’historien Guillaume Blanc critique, dans un essai incisif, « L’invention du colonialisme vert », le racisme et le colonialisme sous-jacents aux politiques de protection de la nature.". racisme envers les bouseux obscurantiste incapables, ce sont les stigmatisations que l'on peut lire dans les commentaires des évangélistes sauveurs e la planète. Colonialisme parce que la finance rêve de mettre la main sur les terres pour pouvoir créer des actions financières de compensations environnementales. C'est déjà ce qui se passe dans nos parcs Nationaux ou le parc du Mercantour a attaqué un boulanger parce qu'il a appelé ses biscuits "sablés du Mercantour"
Le parc a voulu s'opposer à l'utilisation du mot Mercantour. tout est une question d'argent, le boulanger aurait du payer au parc pour utiliser le mot Mercantour qui existe depuis des siècle.

ouragan | 23 avril 2024 à 11h36 Signaler un contenu inapproprié

Monsieur Ouragan, peut importe votre avis sur ce projet. Je trouve vos propos envers nos anciens particulièrement désobligeants. Faut il être jeune pour avoir droit à la parole? L'expérience doit elle rejetée au profit de soit distantes idées nouvelles et quelquefois non étayées scientifiquement?
La vérité n'a pas d'âge même si elle peut évoluer selon le contexte, alors un peu d'ouverture d'esprit SVP!!
De plus, apparemment vous connaissez mal les financements des associations, les sommes versées dans ce cadre ne vont pas au fonctionnement des structures mais bien au projet en lui même. Ce principe n'est bien entendu pas appliqué dans d'autres structures, et c'est là où vous avez raison, je pense par exemple à la FNSEA ou aux chasseurs, mais il ne faut pas généraliser.

paco55 | 23 avril 2024 à 13h22 Signaler un contenu inapproprié

Une très grande majorité d'avis défavorables donc la Préfète l'autorise...où est la logique ? Je suis pour le pastoralisme et contre la présence du loup qui pose de très graves problèmes dans les Alpes, et ce sera la même chose dans les Vosges. Surtout quelles seront les mesures d'accompagnement pour la survie du grand tétras ? Si c'est comme pour l'ours dans les Pyrénées, autant dire qu'on est complètement à côté de la plaque. Quand on veut vraiment protéger des animaux en voie d'extinction , on met toutes les conditions pour leur confort; ce ne sera pas le cas pour le tétras car ces conditions sont trop difficiles à réunir en l'état actuel du territoire, elles impliquent de lui laisser la montagne et d'éloigner les loups et les activités humaines bruyantes et envahissantes, j'ai bien peur que ce ne soit encore que poudre aux yeux pour attirer le touriste, et ce sont ces beaux oiseaux qui en feront les frais. J'espère que les Norvégiens s'opposeront à la capture de leurs oiseaux. La France est peuplée d'irresponsables à tous les niveaux, voilà la vérité.

gaïa94 | 23 avril 2024 à 13h44 Signaler un contenu inapproprié

Pendant qu'ouragan nous livre pour la énième fois ses sempiternelles fixations anti-écolo, les associations du réseau de FNE, elles, agissent et cela souvent même dans l'intérêt de producteurs locaux (un aperçu à https://www.actu-environnement.com/ae/news/assainissement-eaux-usees-pluviales-contaminations-norovirus-gastro-enterites-bassin-arcachon-huitres-43842.php4).

Pégase | 23 avril 2024 à 13h52 Signaler un contenu inapproprié

Je suis pour le retour du grand Petra dans les Vosges, la biodiversité ne doit pas avoir de zones interdites. La facture d'introduction de ces 200 spécimens semble quand même élevée, car ça fait cher le kilo, dirait ma grand mère ! Lorsque les chasseurs lâchent du gibier, ce n'est pas si cher, sauf si on compte les notes des restos et des bonnes bouteilles lors des festivités... Promeneurs, soyez vigilants, et à votre bonne santé !

J Cl M 44 | 23 avril 2024 à 14h55 Signaler un contenu inapproprié

Les spécialistes estiment cette opération vouée à l’échec. Dans le parc national des Cévennes où plus de 600 oiseaux ont été lâchés en 30 ans, plus un seul n’est en vie à ce jour. Le Groupe Tétras Vosges avance la présence estimée de 3 individus en 2023 mais pour 2024, à ce jour aucun n’a encore été contacté. Il s’agit donc bien d’une tentative de réintroduction. Difficile de croire que l’on continuera à préserver les milieux des tétras alors que justement on n’a pas réussi à y parvenir tant qu’il en demeurait, et que bien des projets d’aménagements touristiques et commerciaux portés par le Parc et des collectivités sont dans les cartons, pas du tout dans le sens d’une meilleure conservation de la nature. Pour l’État, s’agit-il de pouvoir dire « on aura tout tenté » pour sauver cette espèce des Vosges afin d’éviter un recours devant l’Europe ? Le Parc Naturel Régional dont le label doit être renouvelé en 2027 espère-t-il avec ce projet sur 5 ans masquer la faiblesse de ces actions de protection et duper la galerie ? Nombreuses sont les réintroductions qui ont été couronnées de succès en France : vautours, ours, castor, lynx. On peut leur préférer un retour naturel comme pour le loup, venu d’Italie, les grands-ducs, chevêchettes, cigognes noires… Mais pour le Grand Tétras, plus exigeant que d’autres, partout en Europe où elles ont été tentées, les réintroductions se sont avérées être des échecs ou ne subsistent qu’au prix de la réinjection d’autant d’oiseaux qu’il en meurt.

p.blain | 23 avril 2024 à 15h30 Signaler un contenu inapproprié

p.blain, je suis en accord avec votre vision de la chose, sauf peut être pour le loup.Le loup a été réintroduit dans les alpes.
Voici les recommandations de la convention de Berne
E / POUR L'ITALIE :
2.         De faire respecter l’interdiction de posséder en captivité des individus de toute sous-espèce de Canis lupus et de les libérer dans la nature ;
3.         De poursuivre et d’améliorer le programme de reproduction en captivité actuellement en cours ;

Voici quelques extraits, du Plan de conservation et de gestion du loup en Italie en 2015,; des extraits qui laissent rêveur quand à l'omerta qui règne sur la réintroduction des prédateurs en France autant que en Italie.
On lit page 7 : «  Alors que la population apenninique se trouve entièrement sur le territoire sud italien, la population alpine Italienne se trouve en continuité DÉMOGRAPHIQUE GENETIQUE ET ÉCOLOGIQUE avec les loups présents dans les Alpes françaises et suisses.
page 11: Par conséquent, le plan présent prend en considération le loup réparti en DEUX POPULATIONS DISTINCTES géographiquement et facilement identifiables (Apenninique et Alpine)
De plus, cette subdivision des deux populations est soutenue par des évidences scientifiques concernant la faiblesse relative de la connectivité fonctionnelle pour le loup entre les Apennins et les Alpes. (ouragan dit : Mais alors, d’où vient le loup des alpes supposé venir tout seul en France depuis les Apennins? cf ONCFS, OFB, et ONG)
A suivre

ouragan | 23 avril 2024 à 16h53 Signaler un contenu inapproprié

Paco, les financements des associations vont effectivement sur le projet engagé, vous n'indiquez pas le nom de la structure (!) mais pour le conduire, les asso sont bien contentes d'y engager les salariés déjà en place en soulageant ainsi les comptes, ou encore d'employer de nouveaux stagiaires, donc la recherche de nouvelles activités est constante pour d'abord maintenir le budget.
Pourquoi faire état du fonctionnement d'un syndicat agricole, ou alors vous prenez exemple sur Pégase, qui nous entraîne aujourd'hui sur le bassin d'Arcachon, c'est assez loin des tétras.

jmf | 23 avril 2024 à 17h26 Signaler un contenu inapproprié

Complètement d'accord avec vous p.blain, il s'agit très certainement de masquer les inconséquences de l'exploitation de ce parc naturel (car les obligations de respecter la nature dérangent beaucoup de monde en France).J'ai honte de mon pays sur ce plan là.

gaïa94 | 23 avril 2024 à 19h22 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

Globalement en accord avec les écrits d'Ouragan. Merci p.blain pour votre intervention. Merci aussi à gaïa94.
Le scandale qui devra être tôt ou tard pointé par la cour des comptes est cette gabegie financière au nom de la défense de la Biodiversité. Mais l'argent n'est jamais perdu et "doit tourner".. principe de l'économie "moderne" axée sur la consommation et le gaspillage.
Dans mon esprit, le dérèglement climatique demeure le principal problème écologique . Mais toutes ces "actions" aux résultats calamiteux, toujours sans responsabilité humaine. ( déjà au niveau des instigateurs) vont encore perdurer.

je me permets de c/c mon intervention écrite en juillet 2023

..... 33 ans à travailler et échanger avec des entreprises spécialisées dans le "génie écologique"... 33 ans à observer la nature dans son propre jardin ... me permettent d'affirmer que nous demeurons depuis trop d'années dans un très mauvais emploi de l'argent public en ce qui concerne la "protection de la Biodiversité". (...) . Si ce n'est qu'un Système hypocrite motivé par l'opportunisme à la façon du Greenwashing, continue bien son chemin...

En France , nous n'avons tjs pas de pétrole mais des idées...

ZYGENE | 24 avril 2024 à 09h51 Signaler un contenu inapproprié

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