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Actu-Environnement

Une start-up essonnienne travaille sur un dirigeable à hydrogène pour inspecter les réseaux énergétiques

L'inspection des réseaux énergétiques pourrait bénéficier d'une solution à l'allure lente, avec une grande autonomie de vol et une bonne capacité de charge utile. L'utilisation de l'hydrogène soulève des questions de stockage et d'inflammabilité.

TECHNIQUE  |  Energie  |    |  G. Boillot-Defremont
Une start-up essonnienne travaille sur un dirigeable à hydrogène pour inspecter les réseaux énergétiques

Fondée en juin 2022, Hylight travaille au lancement d'un dirigeable gonflé à l'hélium et propulsé à l'hydrogène pour inspecter des infrastructures énergétiques, longues pour la plupart de plusieurs milliers de kilomètres. La start-up basée en Essonne travaille en ce moment à la bonne exécution de projets pilotes de quelques dizaines de kilomètres et a annoncé, en avril 2024, la réalisation d'une levée de fonds de 3,7 millions d'euros pour son développement. L'industrialisation de la solution est prévue d'ici deux ans.

Faire la différence

Les lignes électriques aériennes ainsi que les réseaux de gaz et de carburant souterrains sont jusqu'à présent inspectés par hélicoptère, aile volante, drone ou satellite. Chaque méthode a ses inconvénients : en vol stationnaire, un hélicoptère consomme énormément d'énergie et sa vitesse de croisière se situe entre 200 et 300 km/h ; une aile volante affiche une vitesse minimale de 60 km/h ; les drones disposent d'une autonomie limitée et ne peuvent pas emporter beaucoup de charge du fait de leur vitesse très peu élevée - à l'inverse, une grande vitesse permet à la lourde charge d'un avion de s'élever du fait de l'engouffrement constant de l'air sous ses pales.

“ Nous travaillons à obtenir l'autorisation de survol des zones à plus grande population ” Martin Bocken, Hylight
Enfin, indique Martin Bocken, CEO d'Hylight, « les satellites peuvent répondre à certains cas d'usage. Mais leur collection de données se fait à l'échelle d'une région. » À noter qu'un projet européen – Ampere – se propose d'abonder les drones utilisés pour l'inspection électrique en informations transmises par le réseau de satellites européens. Objectif ? Faire l'économie de toute une panoplie de capteurs dans la charge utile de ces drones, et améliorer ainsi leur productivité sur le terrain.

Des paliers à franchir

La jeune pousse essonnienne fait irruption dans ce paysage de solutions avec un dirigeable de 2 à 3 kilos, volant à une vitesse de 35 km/h. Celui-ci fonctionne avec une pile à combustible et un réservoir d'hydrogène à haute pression. « Nos premières expérimentations ont été faites avec des cylindres fortement pressurisés. Nous travaillons à proposer pour la suite des cylindres moins lourds, plus gros et donc plus faiblement pressurisés », indique Martin Bocken. Ces choix ont vocation à augmenter la charge utile pour l'installation des capteurs, et à réduire la part de risques inhérents à une pression trop élevée.

Une stratégie qui s'imposera sur le chemin de l'industrialisation que doit encore parcourir l'entreprise. « Aujourd'hui, nous sommes autorisés à voler dans les zones faiblement peuplées. Nous travaillons à obtenir l'autorisation de survol des zones à plus grande population », explique Martin Bocken. À la différence de l'hélium, l'hydrogène est inflammable au contact de l'air. Mais, comme l'indiquent l'Ademe et son guide d'information sur les risques et mesures de sécurité liée à la production d'hydrogène décentralisée, sa probabilité d'explosion à l'air libre est plus faible que les autres gaz du fait de sa plus grande diffusivité. « En cas de problème, le dirigeable chute très lentement et touche le sol à une vitesse inoffensive », rassure Martin Bocken.

Les tests et projets pilotes se font pour l'instant avec des batteries au lithium-ion. « L'alimentation en hydrogène permettra à nos dirigeables de voler plus longtemps », souligne Martin Bocken. Il indique enfin que l'exécution des contrats ne nécessitera aucune recharge sur site : l'entreprise livrera en remorque le dirigeable et les cylindres d'hydrogène nécessaires pour mener à bien la mission.

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