Bien qu'elle ne représente encore aujourd'hui qu'1% du parc automobile français, la voiture électrique devrait s'imposer dans l'hexagone parmi les solutions privilégiées pour contrer la pollution atmosphérique urbaine ainsi que l'envolée des prix du carburant.
Conscients de cette nouvelle donne, les constructeurs automobiles se mettent, parfois tant bien que mal, aux motorisations hybrides ou électriques (1) . Dans les allées tant fréquentées du mondial de l'automobile 2012, les nouveautés électriques s'exposent à l'instar des Renault Zoé, Nissan Leaf, Smart Fortwo ED, Opel Ampera…
Du côté des équipementiers présents sur le salon de l'auto, les constructeurs de bornes de recharge jouent la visibilité car toute une politique publique se dessine autour de la généralisation des voitures électriques. En tablant sur la circulation de deux millions de ces véhicules en 2020, la France, à travers son Livre Vert, veut déployer quatre millions de points de recharge publics et privés d'ici 8 ans. Treize collectivités françaises expérimentent déjà ces infrastructures et plus de 2.750 bornes sont référencées à l'échelle européenne.
Plusieurs prises de recharge homologuées
Mais alors que les premiers véhicules commencent à être vendus, l'Europe ne semble pas être parvenue à choisir son parti. Deux formats de prise, dits type 2 et type 3, sont ainsi homologués à l'échelon européen… La France préconise la prise de type 3 et l'industrie électrique se calque sur ce modèle pour construire les infrastructures de recharge. Pourtant la majorité des autres pays européens dont l'Allemagne emploie le type 2.
Une coexistence de deux modèles décriée par plusieurs acteurs dont l'Association Européenne des Constructeurs Automobiles ou encore l'Union de l'Industrie Electrique qui réclament une entente sur un standard européen. Celui-ci permettrait en effet des économies d'échelle significatives, réduirait les coûts pour toutes les parties prenantes et faciliterait la vie des usagers qui n'auraient plus à se déplacer qu'avec un cordon de recharge au lieu de deux comme c'est le cas actuellement pour voyager en Europe.
Pour autant, ces facteurs ne seraient pas un obstacle à l'éco mobilité. Selon leurs fabricants, les bornes de recharge seraient en effet conçues pour être évolutives. Si un standard européen de type 2 voit le jour en 2017 comme prévu, il suffirait en effet d'échanger l'interface des prises. Une intervention estimée à une centaine d'euros selon le président de l'Association pour le développement de la mobilité électrique (Avere). Et si certains avertissent que ce délai laisse le temps d'avoir un marché fragmenté et chaotique pour le consommateur, l'Avere assure quant à elle que toutes les conditions sont déjà réunies pour un usage généralisé de la voiture électrique en Europe.