C'est au cœur des Pyrénées Ariégeoises, tout proche de l'étang de Lers, qu'une dizaine de bouquetins ont été tout récemment lâchés pour contribuer au repeuplement de l'espèce. Une espèce qui s'était éteinte en l'an 2000 avec la disparition de la dernière femelle.
Dès 1970, le Parc national des Pyrénées envisage une réintroduction du bouquetin mais ce n'est qu'en 2000, une fois l'espèce totalement disparue, que le ministère en charge de l'écologie de l'époque lance sa « stratégie de restauration des bouquetins de France ».
La réintroduction du bouquetin des Pyrénées devient une action prioritaire. Mais la grande difficulté a été d'obtenir des animaux chez nos voisins espagnols qui dénombre sur leur territoire de nombreux individus (sauf dans les Pyrénées espagnoles). Si depuis 2012 les bouquetins sont des espèces protégées en France, ce n'est pas le cas en Espagne. La chasse rapporte gros, notamment aux collectivités. Avec la réintroduction en France, il y avait une peur de rendre l'animal trop banal et du coup de faire baisser sa valeur. Certains individus peuvent rapporter jusqu'à 20 000 euros.
Il a fallu attendre un accord intergouvernemental en 2014 pour mettre en œuvre la « stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité ». Année qui allait définitivement signer le retour du bouquetin dans les Pyrénées.
Depuis lors, chaque année des réintroductions ont lieu comme on peut le voir dans le reportage vidéo. Les bouquetins en provenance du Parc national de la Sierra de Guadarrama ont trouvé dans les Pyrénées ariègeoises un territoire propice pour se reproduire : « On a réintroduit 105 bouquetins en 6 ans et on dénombre aujourd'hui 190 individus », explique Julien Canet, chargé de projet de réintroduction dans le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises.
C'est toutefois assez laborieux car il faut réaliser tout un ensemble d'analyses drastiques pour être sûr que les individus sont en bonne santé, qu'ils ne transmettront pas de maladie aux populations déjà réintroduites et surtout aux élevages en alpage durant l'été. Des maladies infectieuses potentiellement transmissible à l'homme, comme la Brucellose.
Si la chasse a été la cause essentielle de la disparition du bouquetin des Pyrénées, aujourd'hui la fédération des chasseurs d'Ariège va participer activement au suivi de l'espèce avec, bien sûr, les agents du PNR des Pyrénées Ariégeoises.