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Eco-technologies : entre opportunités et faiblesses françaises

Lundi, la secrétaire d'Etat au commerce extérieur, a présenté un plan de mesures destinées à l'accompagnement sur les marchés extérieurs des éco-entreprises françaises. Ce marché devrait en effet connaître une forte croissance à moyen terme.

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
   
Eco-technologies : entre opportunités et faiblesses françaises
© Ioannis Kounadeas
   
550 milliards d'euros, c'est ce que représente le marché mondial des éco-technologies aujourd'hui, avec une forte progression dans les pays émergents. Selon l'OCDE, les entreprises qui investiront ces marchés seront celles qui connaîtront la plus forte croissance à moyen terme. C'est dans cette perspective qu'Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat au commerce extérieur, a présenté un plan de mesures destinées à soutenir les éco-entreprises françaises dans leur développement à l'international. Si la France tient déjà une place sur les marchés de l'exportation derrière les Etats-Unis, l'Allemagne et le Japon, cela concerne avant tout les grands groupes nationaux. Les PME ont quant à elles davantage besoin de soutien pour se tourner vers les marchés extérieurs.

Des opportunités…

Pour la secrétaire d'Etat au commerce extérieur, cinq zones géographiques sont principalement ciblées : le pourtour méditerranéen, le Moyen-Orient, les Etats-Unis, la Chine et l'Inde. La prise de conscience des enjeux environnementaux d'une part et les différents plans de relance liés à la crise d'autre part ont mené ces régions à encourager fortement le déploiement des éco-technologies.
Avec un marché des éco-technologies représentant 26 milliards d'euros en 2006 et connaissant une forte croissance, la Chine constitue une priorité.
Les Etats-Unis, avec un plan de relance chiffré à 700 milliards de dollars dont 10 % consacrés aux technologies vertes à travers essentiellement des subventions et des mesures fiscales, est une cible importante, notamment dans le domaine de l'efficacité énergétique. La Méditerranée devrait voir s'ouvrir des marchés avec le lancement du plan solaire méditerranéen. Enfin, l'Inde soutient particulièrement le domaine des énergies renouvelables et des transports propres, au travers de subventions directes, de prix de rachat et d'amortissement rapide.
On est dans une fusée à plusieurs étages, note Jean-Christophe Donnellier, directeur des relations internationales à direction générale du trésor et de la politique économique (ministère de l'économie). Le premier étage est structurel : avec une prise de conscience des enjeux liés à l'environnement et la mise en place de réglementations nationales fortes. Le deuxième étage est impulsé au niveau multilatéral à travers les accords de Kyoto, les banques mondiales… Le troisième étage vient du verdissement des plans de relance, comme par exemple le onzième plan quinquennal chinois, le plan brésilien, le plan de rénovation urbaine en Inde…

… et une nécessité de s'imposer

Si ces stimulus plans vont dans le sens d'une croissance durable et ouvrent de nombreux marchés, les entrepreneurs français ne crient pas victoire pour autant : ces mesures visent à développer des marchés intérieurs, à soutenir avant tout le développement d'industries domestiques, analyse Paris Mouratoglou, président d'EDF Energies nouvelles. Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez Environnement va même plus loin : les plans de relance vont créer les géants de demain. Dans les domaines où il y a aujourd'hui deux ou trois grands acteurs mondiaux, demain, il y en aura 10 !
Si l'industrie française est réellement compétitive au niveau international dans certains domaines (assainissement, eau, déchets, transport…) et peut espérer gagner de nouveaux marchés, elle est quasi absente dans certains secteurs : il y a urgence à créer de réelles filières notamment dans les énergies renouvelables, explique Paris Mouratoglou. Les plans de relance créent des concurrents dans le monde entier et nous sommes nus dans certains secteurs face à cette concurrence. Il serait temps de créer nos entreprises. Tant qu'il n'y a pas de marché domestique, il n'y a pas de R&D et donc pas de développement.
Le soutien à l'innovation et à la R&D constitue un levier majeur : il n'y aura pas de développement à l'international sans innovation. Les nouvelles technologies joueront un rôle majeur dans cette concurrence, note Jean-Louis Chaussade.
Pour Philippe Delorme, vice-président de Schneider Electric, cela doit également passer par la formation : il y a un vide en Europe aujourd'hui à ce niveau, nous devons former nous même notre personnel tant nous avons des difficultés de trouver les compétences. Cela constitue un frein réel. Aux Etats-Unis, une partie du plan de relance est investi dans les universités.

L'équipe de France des éco-entreprises à l'international

Pour soutenir les entreprises françaises, Anne-Marie Idrac a présenté lundi une série de mesures calquées sur celles lancées début 2008 avec Ubifrance, l'agence conseil en développement international, autour du concept d'équipe de France de l'exportation. L'objectif ? Assurer une meilleure visibilité des entreprises françaises sur les marchés extérieurs. Un logo « France greentech » et un Fonds d'étude et d'aide au secteur privé (FESAP) font partie des principales mesures. Ce fonds devrait soutenir des études de faisabilité et des projets pilotes démontrant l'intérêt des technologies françaises en réponse aux demandes des pays émergents.
Afin de fédérer les énergies, Ubifrance et l'Ademe ont signé une convention permettant aux entreprises innovantes membres du club Ademe International d'accéder aux dispositifs de soutien à l'exportation d'Ubifrance. Le portage devrait être par ailleurs relancé grâce au pacte PME International. Le secrétariat d'Etat entend également mobiliser les pôles de compétitivité spécialisés dans les éco-technologies.

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