1er prix : RE-act, Se tailler un nouveau costume dans ses vieux habits
Le projet RE-act de Magalie Pedrono, étudiante en fin ce cycle à l'école de design Nantes Atlantique, a fait l'unanimité du Jury. Consciente du fait que le design industriel sert au développement économique et social et non pas seulement à la création de nouveaux objets, elle a imaginé le design industriel d'un nouveau processus qui accompagne de nouveaux comportements. Il s'agit d'un processus de transformation directe, qui passe par une relation humaine directe, ce qui est très intéressant, se réjouit son professeur Jean-patrick Péché. Au cœur de ce processus : les vêtements que l'on surconsomme et qui encombrent nos armoires. Tout produit manufacturé a un impact sur l'environnement : prélèvement des matières premières, fabrication, transport, vente, utilisation, explique Magalie Padrono. Le recycler permet donc de diminuer considérablement l'impact carbone. Mais comment concilier les besoins de renouvellement liés à la mode de vêtements encore souvent en bon état avec une attitude non consumériste ? Aux vues des résultats d'un questionnaire adressé via les NTIC, Magalie Pedrono a eu l'idée de proposer aux gens de recycler eux-mêmes leurs vêtements délaissés. La personne amène ses vieux vêtements dans un magasin RE-act pour y commander une nouvelle pièce faite sur-mesure. Dans l'espace convivial RE-think, elles prend connaissance des modèles disponibles, avec indication du coût et du temps de travail nécessaire, et peut se faire une idée du futur vêtement. Celui-ci sera réalisé par des couturières en parcours d'insertion, à partir de simples recoupes et d'un assemblage par machine à coudre. Si la personne est convaincue de son désir, elle prend rendez-vous avec la personne chargée du relationnel et repassera récupérer son nouveau vêtement. Le nouveau vêtement restera toujours plus cher qu'un vêtement classique, mais l'important c'est l'expérience liée à cette consommation, l'achat responsable et la création d'un vêtement unique !, se réjouit Magalie. En décernant le Premier Prix à REA-act, le Jury témoigne que le développement durable et le régime carbone allégé ne passent pas seulement par la haute technologie. Votre modèle a un bel avenir, a déclaré François Garreau de Generali, membre du jury. Dans des chaînes de distribution, vous pouvez mettre du RE-act partout !.
2ème Prix : Djalkiri, optimiser son empreinte carbone en pleine conscience
Se laver avec une lingette en coton et la jeter à la poubelle est un acte de civilité. Mais quand on n'a pas de poubelle ? En visitant le Vanuatu australien avec sa famille, Maye Walraven s'est trouvée bien embarrassée par ses lingettes, avec le sentiment d'être déresponsabilisée vis à vis de l'environnement. D'autant plus qu'en ces lieux vivent des Aborigènes en totale conscience de leur Djalkiri qui signifie littéralement « empreinte ». Quand la nature ne peut plus rien donner, ce peuple nomade s'en va ailleurs. Ce concept du Djalkiri a été au cœur des travaux de Maye et de ses collègues Yann Buydens venu de Belgique et Miguel Angel Branada arrivé du Chili, étudiants en double diplôme d'ingénieur en première année de l'école Centrale de Paris. La crise actuelle que traverse la Planète vient d'un problème majeur : le système linéaire de l'économie basé sur la consommation, constate Miguel Angel Branada. Ce système extraction des matières premières/production/consommation/élimination s'arrête quand la nature dit : on a tout consommé. Le projet Djalkiri repose sur la personnalisation du recueil de données, à partir des logiciels déjà existants de calcul de son empreinte carbone, et sur l'« automatisation » par un logiciel dédié de données précises recueillies durant l'acte d'achat en supermarché, auprès des fournisseurs d'énergie et de carburants, etc. Plus les données sont fines, plus grande est la précision du lien existant entre un comportement et ses impacts sur l'environnement, et plus il est possible d'améliorer son action. Pour y arriver, le projet Djalkiri dispense des conseils personnalisés basés sur un acte volontaire et responsable. Là, nous sommes vraiment sur le réflexe que chacun peut avoir au quotidien, a déclaré Delphine Cantat du magazine L'Etudiant, membre du Jury. Djalkiri a déjà les dimensions pour intégrer un programme de recherche.
3ème Prix : Fondette, une raclette qui se mange sans fondre
De nos jours, la raclette se savoure en hiver avec un appareil branché sur secteur qui fait fondre le fromage sur du téflon. Un véritable radiateur d'ambiance pour les convives attablés ! Fondette a été réalisée en trois mois par sept étudiants en master 2 Sciences de l'environnement, parcours éco-conception et gestion des déchets de l'Université de Cergy-Pontoise. Quatre d'entre eux ont présenté au Concours le concept répondant le mieux aux cibles environnementales et économiques. Il s'agit d'un Appareil à Brûleurs Individuels (ABI), dont l'empreinte carbone est trois fois moins élevé que celui de l'appareil classique de référence. On a quasiment tous un appareil à raclette, le nombre fait les émissions !, a déclaré David Ascher d'Actu-Environnement, membre du Jury. Des petits brûleurs individuels réglables, alimentés au biofuel et disposés de façon circulaire autour d'un bol central permettent d'optimiser le point de fondu. L'ABI est modulable, de une à huit personnes, et multi-fonctions : raclette, fondue, crêpe etc. Il se démonte et se transporte dans une jolie mallette en bois. Toutes les pièces sont en matériaux de proximité et recyclables : acier, bois, céramique. La substitution du téflon par de la céramique permet de supprimer ce matériau cancérigène et facilite le recyclage. Fondette ne demande qu'à être réalisée. Comment ? Laissons aux étudiants le temps de finir leur stage et de se concerter avant de jeter nos appareils à raclette !
Article publié le 23 juin 2009