Une étude commandée par de Greenpeace Central & Eastern Europe a passé au crible les rapports annuels 2022 de douze compagnies pétrolières et gazières européennes, dont six majors au niveau mondial (Shell, TotalEnergies, BP, Equinor, Eni, Repsol) et six « qui jouent un rôle central dans la transition énergétique sur leurs marchés domestiques européens ». La même année où certaines d'entre elles ont affiché les plus profits les plus élevés de leur histoire.
La plupart des investissements de ces entreprises (soit 92,7 %, représentant 81,52 milliards d'euros) restent orientés vers les énergies fossiles, voire pour leur expansion. Certaines « ont même réduit leurs investissements dans les produits sobres en carbone ou renouvelables en 2022, par rapport à 2021 », rapporte Greenpeace, alors que leurs bénéfices ont augmenté de 75 % en moyenne en 2022. C'est le cas de TotalEnergies, dont 88 % des investissements étaient dans les énergies fossiles, et moins d'1 % de sa production provient des énergies renouvelables. Les bénéfices sont donc surtout répartis en dividendes ou en rachats d'actions, et non en investissements dans les énergies renouvelables, qui représentaient seulement 0,3 % de leur production, en moyenne, en 2022.
Aucune de ces compagnies n'a par ailleurs de stratégie cohérente pour atteindre l'objectif « net zéro » d'ici 2050. La plupart « prévoient au contraire de maintenir, voire d'augmenter leur production de pétrole et de gaz au moins jusqu'en 2030 », souligne Greenpeace, qui dénonce un « greenwashing massif ». Les engagements de réduction portent surtout sur les émissions liées aux processus de production, et non sur la vente – tandis que le reste devrait être compensé par du captage et stockage de carbone ou par la compensation des émissions de carbone. Quant aux objectifs avancés pour les biocarburants, l'hydrogène vert et aux autres gaz verts, ils concernent plutôt la vente que la production ou des investissements concrets.