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Composé de méthane (60%) et de dioxyde de carbone (40%), le biogaz est puisé au cœur des déchets stockés dans les alvéoles du centre. Le réseau de captage comprend plus d'une centaine de puits reliés entre eux par un réseau de 5 km qui permet d'acheminer le biogaz vers l'unité de traitement. Riche en eau, le biogaz sera préalablement condensé et séché avant d'être injecté dans le moteur. Pour être transportée et livrée aux consommateurs, la tension de l'électricité produite est élevée par un transformateur à 20 kV avant d'être exportée sur un câble électrique et injectée sur le réseau. D'une puissance de 943 kW électriques, l'installation permettra de produire 7,5 GWh par an, soit l'équivalent des besoins de 3.300 habitants.
Installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE), le centre de stockage de Saint-Maximin a été ouvert en 2005 sur 17 ha. Exploité par SITA, il reçoit les déchets ménagés des villes de l'Oise et d'Ile-de-France et des déchets industriels banals à hauteur de 140.000 tonnes par an. La valorisation énergétique du biogaz n'étant pas pour l'instant obligatoire, le site était équipé jusqu'à maintenant d'une torchère qui continuera d'ailleurs à fonctionner lorsque l'unité électrique sera en panne ou en maintenance.
En France, le biogaz valorisé sous forme d'électricité provient principalement des centres de stockage de déchets. La première production électrique et thermique à partir du biogaz de décharge a démarré à Soignolles-en-Brie en 1983. Par la suite plusieurs nouvelles installations ont été équipées d'unités de valorisation de gaz de décharge dont certaines produisent exclusivement de l'électricité. En 2005, le parc comptait 26 unités de valorisation dont 19 qui produisent uniquement de l'électricité pour une puissance installée supérieure à 60 MW. Mais depuis la mise en place d'un tarif de rachat de l'électricité « verte » attractif, les installations se multiplient. Ces nouveaux tarifs s'établissent entre 7,5 et 9 c€/kWh, selon la puissance de l'installation, auxquels s'ajoutent une prime à l'efficacité énergétique allant jusqu'à 3 c€/kWh ainsi qu'une prime à la méthanisation de 2 c€/kWh, et ce, pour une durée de quinze ans.
SITA a par exemple déjà équipé 20 de ses 69 centres de stockage de déchets avec des unités de valorisation du biogaz et compte en installer 8 nouvelles chaque année.
La France accuse néanmoins un certain retard dans ce domaine par rapport à ses voisins européens. En 2006, elle ne se retrouvait qu'à la 5e place en termes de production de biogaz derrière l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne et sa production de biogaz n'avait augmenté que de 3,2% entre 2005 et 2006 pour atteindre 227 ktep.