Pour les collectivités, l'éclairage représente 40% de la facture énergétique. Un poste de dépenses particulièrement ciblé pour faire des économies, mais qui doit continuer à assurer ses fonctions de confort et de sécurité. Si de nombreux axes d'amélioration sont possibles, à commencer par des équipements d'éclairage à LEDs toujours plus économes et des systèmes de pilotage plus fins, ceux-ci peuvent encore être optimisés par une approche consistant à analyser le système complet chaussée-éclairage.
C'est tout l'objet de Lumiroute, projet lauréat d'un concours sur l'innovation routière lancé en 2011, porté par Entreprise Malet, Spie Batignolles Energie Borja et l'éclairagiste Thorn. L'idée est de faire jouer les synergies entre la luminance de l'enrobé, c'est-à-dire sa capacité à refléter la lumière, et la puissance d'éclairage, et ceci afin de réduire au maximum cette dernière.
Des économies d'énergie de 60 à 70%
Validés par le Centre d'études sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), ces résultats méritaient d'être confirmés dans d'autres configurations d'usage et en particulier dans un milieu urbain plus dense et plus contraint. D'où l'intérêt des nouveaux retours d'expérimentation annoncés sur la commune de La Teste-de-Buch dans le bassin d'Arcachon.
Un deuxième chantier en bord de mer confirme les performances
Le procédé Lumiroute a ici été mis en œuvre avec la formulation de revêtement clair, du fait de choix de sécurité et d'esthétique au cœur même d'une zone patrimoniale en bord de mer. Implanté en juin 2016 et suivi pendant deux ans, ce chantier a confirmé un vrai potentiel d'économies d'énergie, calculé de 31% (avec potentiel gain pouvant atteindre 54%) en dépit de contraintes plus fortes pouvant contribuer à une réduction des propriétés photométriques des enrobés (ensoleillement plus important, trafic plus dense, présence de sable…).
Il a aussi confirmé un gain de confort visuel pour les usagers, en évitant les risques d'éblouissement en même temps qu'en permettant de vrais gains énergétiques et même un gain d'investissement, en réduisant le nombre de candélabres (28 au lieu de 29 sur la portion testée). Deux opérations qui attestent de la réussite du projet de R&D et surtout de la nécessité et de l'intérêt de faire dialoguer entre eux des corps de métier qui n'en avaient jusqu'ici pas l'habitude.