Les années se succèdent et se ressemblent : une nouvelle fois, la concentration de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère a atteint un record en 2020, alerte l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Le taux de progression annuel s'établit 2,5 parties par million (ppm) et dépasse donc le taux moyen de 2,4 ppm enregistré sur la période 2011-2020. « Le ralentissement de l'économie imposé par la Covid-19 n'a pas eu d'incidence perceptible sur le niveau et la progression des GES dans l'atmosphère, malgré un recul temporaire des nouvelles émissions », constate l'OMM.
L'an dernier, la concentration de CO2 s'est établie à 413,2 ppm en 2020, soit une progression de 49 % par rapport au niveau préindustriel (278 ppm). L'OMM rappelle que la barre des 400 ppm avait été franchie en 2015. Les concentrations de méthane (CH4) et de protoxyde d'azote (N2O) ont progressé de 162 % et de 23 %, par rapport aux niveaux de 1750.
Enfin, l'OMM rappelle qu'environ la moitié des émissions de CO2 anthropiques restent dans l'atmosphère, l'autre moitié étant absorbée par les océans et les écosystèmes terrestres. « Selon le Bulletin sur les gaz à effet de serre (1) de l'OMM, on peut craindre que ces derniers soient moins efficaces dans leur fonction de "puits", ce qui réduirait leur capacité d'absorber le dioxyde de carbone et de prévenir une élévation plus marquée de la température. »