Il étudiera plus particulièrement les effets sur la santé d'une exposition de longue durée à de faibles concentrations de métaux toxiques.
Ce projet de recherche dénommé PHIME (« Public health aspects of long-term, low-level mixed element exposure in susceptible population strata ») se concentrera sur des problèmes graves de santé publique comme les perturbations dans le développement du cerveau fœtal, la maladie de Parkinson, les maladies coronaires, les accidents cérébrovasculaires, l'ostéoporose, le diabète et l'urémie. Le but est d'identifier la proportion de ces maladies qui peut être attribuée à l'exposition à des éléments toxiques, et qui pourraient donc être évitées. PHIME se concentrera principalement sur des cibles d'exposition à haut risque par exemple le fœtus dans l'utérus, les enfants et les femmes. Les chercheurs étudieront les métaux toxiques tels que le mercure, le cadmium, le plomb, l'arsenic, le manganèse, le platine, le palladium, le rhodium et l'uranium, et les effets de leur interaction. En ce qui concerne les voies d'exposition les chercheurs se focaliseront sur l'identification des sources directes de l'environnement que sont la nourriture, l'eau et l'air inhalé.
Ce programme doit permettre également de mieux comprendre les mécanismes par lesquels les plantes absorbent et accumulent les métaux toxiques et les éléments essentiels. Ceci facilitera l'évaluation des plantes qui accumulent préférentiellement les oligoéléments (tels que le sélénium, le zinc, le cuivre, etc.) et le moins possible de métaux toxiques. L'absorption des métaux toxiques par les plantes à partir d'un sol contaminé par les émissions industrielles par exemple sera également déterminée.
Nous évaluerons les rôles des métaux toxiques en tant que causes de maladies graves. En outre, en examinant les métaux dans le sang des femmes et des enfants de différentes parties de l'Europe, nous surveillerons les évolutions dans le temps mais aussi les différences géographiques. Ceci nous permettra de faire des comparaisons et d'évaluer plus précisément les risques, précise Staffan Skerfving, professeur à l'université de Lund en Suède et coordinatrice du projet. Par exemple, les impacts sanitaires des métaux émis par les pots d'échappement des voitures sont quelque chose que nous prévoyons d'inclure, ajoute-t-elle.
Le projet PHIME est conçu pour fournir des données utiles à la prise de décision et à l'établissement de politiques sanitaires et environnementales. Les résultats des études seront diffusés le plus rapidement possible aux décideurs, aux industriels et aux organismes concernés par la gestion du risque et les activités de protection de la santé comme entre autres la Commission européenne, les agences de la Communauté européenne, l'organisation mondiale de la santé et les autorités nationales et régionales concernées par la santé, la nutrition, l'environnement et l'agriculture.
Selon le professeur Jacqueline McGlade, directrice de l'Agence Européenne de l'Environnement, cette recherche peut apporter une contribution importante à la prise de décision sur des bases scientifiques en indiquant exactement la variabilité de la vulnérabilité humaine aux facteurs environnementaux et les modèles géographiques d'exposition à travers l'Europe, explique-t-elle.
Le projet engagera un réseau de 31 groupes de recherche, issus pour la plupart d'Etats membres de l'Union Européenne mais provenant aussi de la Croatie, de la Suisse, des Etats-Unis, de la Chine, du Bangladesh et des Seychelles.
L'union européenne soutiendra le projet de recherche avec une contribution de 13 millions d'euros pendant cinq ans dans le cadre de son sixième programme-cadre pour la recherche et le développement technologique.