Face à ce constat, la Commission européenne craint que de telles perturbations mettent notamment en péril les possibilités de création de richesses et d'emplois offertes par les océans et les mers européens comme la pêche et le tourisme. Elle vient donc d'adopter une stratégie ayant comme objectif une diminution des pressions et des effets négatifs des activités humaines et une amélioration de la qualité des milieux marins européens.
M. Stavros DIMAS, membre de la Commission responsable de l'environnement explique que la Commission veut que les Européens, aujourd'hui et à l'avenir, puissent profiter de mers et d'océans sûrs, propres, sains et possédant une grande richesse naturelle.
La commission européenne estime que la réglementation actuelle de chaque état membre concernant la protection du littoral n'est pas suffisante et ne permet pas une approche globale de toutes les problématiques. Avec cette stratégie, l'Europe adopte donc une nouvelle approche basée sur le concept de « régions marines » qui sera présenté prochainement à travers une directive. La commission rappelle que les États membres de l'Union européenne partagent des responsabilités en ce qui concerne un certain nombre de zones marines différentes, dont chacune possède des caractéristiques écologiques propres. Pour tenir compte de ces spécificités régionales, la Commission a fixé des méthodes et des objectifs communs mais ils devront être adaptés à chaque région marine. Cela signifie aussi que les États membres partageant une région marine devront travailler en coopération étroite pour assurer un bon état écologique de leurs eaux respectives.
Les régions marines seront :
• La mer Baltique, encadrée par le Danemark, la Suède, la Finlande, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, l'Allemagne et la Russie,
• L'océan Atlantique nord-est, encadré par la Belgique, le Danemark, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, le Royaume-Uni, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne, l'Islande et la Norvège y compris les eaux entourant les Açores, la Madère et les îles Canaries,
• La mer Méditerranée qui concerne l'Espagne, la France, l'Italie, la Slovénie, la Grèce, Chypre et Malte et la jante méditerranéenne méridionale et orientale.
Les pays non membres de l'Union Européenne mais concernés par ces zones marines devront collaborer avec l'Europe et les États membres sont encouragés à travailler dans le cadre des conventions sur les mers déjà existantes*.
Pour chaque région marine, des plans d'amélioration seront établis et devront comprendre une évaluation détaillée de l'état de l'environnement, les objectifs environnementaux adéquats, les mesures à mettre en œuvre, les coûts/bénéfices de ces mesures et des programmes de contrôle. Aucune mesure ne sera prise au niveau communautaire, mais les plans devront être contrôlés et approuvés par la Commission.
La stratégie marine est une des sept stratégies thématiques que la Commission doit proposer au titre du sixième programme d'action pour l'environnement (6ème PAE) de l'Union européenne. Les autres stratégies couvriront la pollution atmosphérique, la prévention et le recyclage des déchets, l'utilisation durable des ressources, les sols, les pesticides et l'environnement urbain. La stratégie sur la pollution atmosphérique ayant été présentée courant septembre 2005, les autres stratégies seront dévoilées au cours des prochains mois.
* La convention OSPAR (mer du Nord et Atlantique Nord), la convention HELCOM (mer Baltique) et la convention de Barcelone (mer Méditerranée).