Le bois peut être utilisé dans toutes les industries et les collectivités qui souhaitent produire de la chaleur pour leurs activités, le chauffage des biens publics ou de logements grâce à un réseau de chaleur ou non. Actuellement, il existe de nombreuses réalisations de chaufferies collectives allant de 50 kW à plusieurs mégawatt. Fin 2006, la France comptait un parc de chaufferies collectives en fonctionnement représentant
670 MW de puissance thermique installée et un parc de chaufferies industrielles à bois estimé à 1.000 unités pour une puissance de
2,5 GW.
Les chaufferies collectives sont généralement composées d’une chaudière et d’un système d’extraction et d’alimentation en combustible. Elles peuvent être alimentées par les produits connexes de l’exploitation forestière et de l’industrie du bois disponibles localement (écorces, sciures, plaquettes forestières, granulés et bois de rebut). Elles sont complètements automatisées et ont un fonctionnement similaire aux autres énergies. En revanche, leur mise en place est plus complexe et nécessite de lancer une étude de faisabilité.
En effet, un projet de chaufferie bois nécessite une vraie réflexion en amont et l’économie de chaque projet doit être envisagée globalement, en prenant en compte à la fois les
disponibilités locales de la ressource en bois et
les débouchés de la production de chaleur.
S’il n’existe pas de source d'approvisionnement proche, le coût du transport s'avérera très vite un frein à la réalisation. Au contraire, le même type d’équipement implanté dans une région forestière aura naturellement une toute autre viabilité si un consommateur se situe à proximité, explique l’ADEME. Autres paramètres essentiels à prendre en compte :
la qualité et la pérennité de la ressource. Les quantités économiquement disponibles doivent être suffisantes et durables et le bois doit satisfaire aux critères requis par l’installation (taux d’humidité, types d’essences, dimensions et conditionnement du bois, cadencement des livraisons).
Concernant la technologie, le choix du type de chaudière, de la technique d’alimentation en combustible et du silo va dépendre des caractéristiques du projet et notamment des besoins énergétiques qui permettront d’en déduire la puissance de la chaudière à installer et le fluide caloporteur (eau chaude, eau surchauffée, vapeur). Le combustible disponible aux alentours permet quant à lui de définir le type de foyer (en fonction de sa nature, de sa granulométrie et de son humidité), le système d’alimentation et le mode de livraison.
Question prix, une chaufferie bois nécessite un investissement de 2 à 3 fois plus important qu’une chaufferie au fioul ou au gaz. Ce prix varie beaucoup selon la taille du projet et le génie civil nécessaire mais selon l’ITEBE cela peut aller de 150 € à plus de 800 € par kW installé.
Cas particulier des réseaux de chaleurPar définition un réseau de chaleur est constitué d'une ou plusieurs chaufferies qui alimentent en chaleur, grâce à un caloporteur et un réseau de tuyauterie, des bâtiments industriels, tertiaires ou d'habitations. Ces réseaux peuvent être soit de type communal de petites tailles avec une puissance inférieure à 1 MW, soit de type urbain de grande taille (550 MW) capable de chauffer des villes entières.
La France compte actuellement environ 450 réseaux de chaleur alimentés par diverses énergies comme le gaz, le fioul, les déchets urbains, le bois ou le charbon. Mais confrontés à des énergies fossiles de plus en plus chères et à des obligations en termes de réduction d'émissions de CO2 dans le cadre du Plan National d'Allocations des Quotas, les réseaux de chaleur sont de plus en plus enclins à utiliser le bois-énergie. D’ailleurs, les réseaux approvisionnés majoritairement aux énergies renouvelables bénéficient d'avantages : la TVA applicable sur la vente de chaleur a par exemple été abaissée à 5,5 %.
Les réseaux de chaleur représentent désormais une filière de développement prometteuse pour le bois-énergie. Actuellement
75 réseaux de chaleur sont alimentés au bois et couvrent entre 70 et 80% des besoins annuels des bâtiments qui leur sont raccordés. Les motivations des gestionnaires pour choisir ce combustible sont nombreuses : prix moins sensibles au cours du pétrole, développement d'une économie locale, contribution à la réduction des émissions de CO2 et économies pour les usagers.
Pour en savoir plus
Site de l'ITEBE
Fiches du COSTIC
Les réseaux de chaleur passent au bois